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Je l'aimais, Anna Gavalda


Un beau-père et sa belle-fille, quel étrange duo, surtout quand le fils ex-mari vient de quitter le domicile conjugal.

Elle ne l'épargne pas le beau-père absent aux siens depuis si longtemps... et lui veille pourtant sur elle en ce moment de déchirement. Alors elle accepte de l'écouter, d'entendre sa plainte de l'homme adultère qui a choisi les siens malgré un amour fulgurant... qui lui aurait apporté tant de bonheur.

Le cynisme de la situation est émouvant, les personnages de ces tragédies sont humains, leurs souffrances les rapprochent.

Deux petits pas sur le sable mouillé, Anne-Dauphine Julliand

Thaïs m'attendait depuis longtemps et je voyais son petit pied se tordre sur le sable.
Et j'avais peur... peur de l'hôpital, peur de ne pas supporter l'injustice qui s'abat sur cette fillette, peur de découvrir la culpabilité, la souffrance d'une mère, d'une famille.
Je savais que son petit frère allait me dire que c'était pas grave la mort, c'était juste... triste.

Quand j'ai ouvert le livre, j'ai été immédiatement prise par cette course contre la montre, mais aussi par ce témoignage qui ose pleurer, et rire, qui dit la gravité, et la légèreté, souvent.
Les enfants et les parents, la famille, les amis et les médecins, sont montrés sous leur plus beau jour, la chute tellement prévisible est inattendue aussi.

Ce livre m'a troublée, enchantée. Étonnamment, il m'a appris quelque chose de la vie.

La tête en friche, Marie-Sabine Roger

Germain est analphabète, et, comme il le dit lui-même, dans ce mot : il y a bête, du moins, c'est ce qu'on lui a dit depuis toujours.
Pourtant, depuis qu'ils se sont rencontrés, Margueritte écoute ce qu'il dit avec un intérêt sincère. Et lorsqu'elle lui propose de lui lire un peu de littérature, il s'étonne de se laisser embarquer avec plaisir dans ces phrases qu'il ne comprend pas tout à fait, à partir du moment où son amie lui explique les mots sur lesquels il bute.

Écrit à la première personne, ce roman nous fait assister à la (re)naissance de Germain, gamin mal aimé, qui parvient enfin, adulte, à accéder à la lecture et à l'apprentissage d'un vocabulaire de plus en plus élargi, au grand étonnement de ses amis.

Délicieuse vieille dame d'une ingénuité touchante, Margueritte déclenche une métamorphose chez cet homme simple au grand cœur. Une histoire sans mièvrerie, drôle parfois, qui offre une dernière chance à ces deux éclopés de la vie.

Pardonnable, impardonnable, Valérie Tong Cuong


Lino et Céleste semblaient heureux. Avant que Milo, leur fils tant désiré, ne chute.
Le drame s’installe, d’autant que la douleur révèle d’autres failles, anciennes et encore béantes. Marguerite, la tante, qui pourrait être la coupable idéale est elle-même victime du mépris infanticide de sa propre mère, Jeanne. Quant à Lino, il mesure enfin les conséquences dévastatrices d’un égarement fautif.
Céleste va-t-elle parvenir à maintenir voire créer le lien qui pourrait rassembler les proches de Milo autour de lui ? L’urgence se fait sentir : le jeune adolescent régresse, sa rééducation est empêchée par ce qu’il perçoit de la désintégration de sa famille.
L’auteure nous entraîne dans une spirale infernale où l’impardonnable, irréversible, tire vers le fonds. Le malaise est à son comble. La tragédie lamine.
Cependant, la parole libère peu à peu, permettant des possibles inespérés tout en abolissant des concessions inacceptables. Une lumière, fragile, mais tangible, éclaire alors le parcours chaotique de ces êtres meurtris, leur ouvrant tout compte fait, de nouveaux horizons.

Le joueur, Dostoïevski

Un univers cosmopolite de la fin du XIXième, hors des préoccupations quotidiennes : Les personnages, avides ou passionnés, sont issus de la haute société russe, parisienne, voire anglo-saxonne, sauf Alexis, précepteur des enfants. Peu de descriptions des lieux : Il s'agit avant de tout de rentrer dans les sentiments exacerbés de la Cour du général déchu. En toile de fond, le jeu est décrit sous toutes ses facettes dont l'avilissante addiction.

L'écriture apurée donne une force à cette histoire. Cependant, on ne saisit pas vraiment le chemin de ces personnages. Peut-être parce qu'il s'agit de figures tellement extrêmes qu'ils sortent du réel.

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