Kwei-Lan vit selon les commandements de ses ancêtres, enseignés par sa mère. Alors c'est très timidement qu'elle accueille l'amour de son mari et sa liberté de pensée est issue de son expatriation en Occident. Cependant, confuse, elle sent son cœur gagné par cet être étrange qui refuse qu'elle se soumette à lui comme le voudrait la tradition, et qui l'encourage à penser par elle-même.
J'ai d'abord pensé que ce livre avait un peu vieilli, puis je me suis laissé embarquer avec ravissement dans la sagesse issue de la culture chinoise dont j'ai découvert les usages. J'ai été étonnée de retrouver ici aussi l'intemporelle difficulté d'accepter un(e) étrangèr(e), surtout quand il s'agit de donner sa chance à un amour naissant. Car c'est de l'histoire de son frère éperdument amoureux de son épouse américaine que Kwei-Lan va tirer les plus grandes leçons. Même si elles doivent remettre en cause celles de sa mère.
Un livre éblouissant de pertinence finalement.
Quant aux convictions ancestrales, tissées d'un passé bien différent, elles pourraient bien aboutir à des conclusions similaires dans les deux grandes civilisations que sont l'Orient et l'Occident. En tout cas, on sent dans cette histoire une évolution de la place des fils dans les familles qui pourrait être comparable à celle constatée en Occident. Et par voie de conséquence à celle ouverte pour les filles.
Une histoire dense, ouverte sur le monde, qui amène aussi à réfléchir.