Ciao bella - extrait 2

 

Benjamin est entravé par le poids du suicide de sa tante. Son action contre un projet dangereux lui a permis de cheminer et de voir le geste de sa tante autrement. 
Ici, le moment où il dépasse sa colère et sa tristesse.
Il lui redonne sa liberté de choisir.


Extrait


Il aurait pu la suivre ; il aurait pu laisser le projet Junction se poursuivre jusqu’à son implosion. Ou ses explosions. Il lui aurait été facile de trouver dans son chagrin des prétextes pour se laisser aller. Mais, il avait choisi de continuer à vivre en avouant enfin ses compromissions. 

Il sortit une photo d’Emma et la contempla. En combattant ses faiblesses, n’avait-il pas tout simplement respecté les dernières volontés de cette seconde mère ? 

Il était prêt. 

À l’aimer et à vivre quand même. 

Alors, il s’avança vers la mer et posa la bougie sur l’eau. Elle flottait. Un courant l'emporta. Il murmura :

— Ciao Bella.

En Italie, « Ciao » était un salut… tout autant qu’un au revoir. Il lâchait prise, et acceptait de la laisser partir... sans renoncer à ce qu’il avait vécu avec elle. Il approcha la photo de ses lèvres, l’embrassa puis la remit soigneusement à l’intérieur de son portefeuille. 

Puisqu’il le fallait, il l’aimerait telle qu’elle était, et vivrait, mais vivrait vraiment, malgré cette rupture insensée et cruelle. Jusqu’au bout, parce qu'il ne voulait pas faire souffrir ses proches comme il avait souffert. La bougie tangua, longtemps. Il la suivit du regard. Bientôt, elle devint un point lumineux sur l’horizon… 

Et rejoignit les étoiles.

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