Le joueur, Dostoïevski

Un univers cosmopolite de la fin du XIXième, hors des préoccupations quotidiennes : Les personnages, avides ou passionnés, sont issus de la haute société russe, parisienne, voire anglo-saxonne, sauf Alexis, précepteur des enfants. Peu de descriptions des lieux : Il s'agit avant de tout de rentrer dans les sentiments exacerbés de la Cour du général déchu. En toile de fond, le jeu est décrit sous toutes ses facettes dont l'avilissante addiction.

L'écriture apurée donne une force à cette histoire. Cependant, on ne saisit pas vraiment le chemin de ces personnages. Peut-être parce qu'il s'agit de figures tellement extrêmes qu'ils sortent du réel.

Relecture

Un autre travail d'écriture, peut paraître rébarbatif, souvent plaisant aussi finalement.

Quelques conseils :

. Retracer la chronologie du roman
. Reprendre chaque personnage, le détailler (traits de personnalité, environnement familial et autres, histoire), photos. Comment a évolué le personnage ? Qu'est-ce qui l'a fait changer (choix, prises de conscience ?). L'aimer tel qu'il est.
. Lieux : chercher des photos pour les affiner, compléter les descriptions. Penser aussi aux sons, aux odeurs.

. Reprendre les dialogues, leur donner du rythme / couper les répliques du genre "ça va ? oui ça va",
Insérer gestuelle / communication non verbale.


La diagonale du vide, Pierre Péju

Des histoires imbriquées qui s'étirent jusqu'en Afghanistan, ce pays tristement célèbre dont on tire l'horreur la plus touchante, la plus brûlante.
Parcours d'un businessman, du vide au meurtre, puis à la vie, à l'amour, fragile.

Étonnant. Une histoire sur le fil. Les personnages sont complexes et n'auraient pas dû se rencontrer.
L'auteur nous entraîne dans un décor d'abord paisible : le calme de la France profonde. Le ton se fait  angoissant quand on doit le suivre dans l'enfer afghan. Puis une oasis de bonheur dans une école. Magie de l'empreinte des enfants.


Le Voisin, De Rosnay

Colombe, mère de famille au foyer, est victime d'un tapage nocturne vicieux : Son voisin, médecin respecté, lui fait subir les Stones à des moments où elle seule peut l'entendre, la nuit, quand son mari n'est pas là.
Angoissée à l'idée d'aborder son bourreau qui de toute façon brille par son absence, elle subit ce supplice jusqu'au bord de la folie.

Écrivaine de l'ordinaire, l'auteure nous entraîne finalement dans une confusion oppressante et subtile : Les deux protagonistes s'engagent dans un jeux du chat et de la souris ambigu où le bourreau pourrait offrir une échappatoire détournée à cette femme empêtrée dans un quotidien qui l'engourdit.



L'immeuble Yacoubian, El Aswany


L'auteur met sur le même plan le plus pauvre et le plus riche, pénètre au cœur de leurs vie et de leurs sentiments, sans juger. Et à travers ses personnages uniques, divers, il donne à voir une magnifique fresque de la société égyptienne marquée par la religion, la misère et la corruption. 
Il nous montre par exemple Taha, fils de concierge, qui trouvera dans la religion le courage de se venger définitivement de toutes ses brimades. Et Hatem, le journaliste homosexuel, qui croit jusqu'au bout qu'il lui sera possible d'aimer.

Le pouvoir et la morale broient chacune de ces libertés exprimées avec beaucoup de justesse. Et pourtant, un sentiment de vie se dégage indubitablement de ce livre haut en couleur.

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