Une histoire écrite, mais dans un style de tradition orale. Épi pour les Béninois, Fanny pour les Français, Épiphanie pour l'état civil, la femme qui se raconte ici témoigne à la fois d'un fossé entre les deux continents et d'une volonté de les relier. Il est temps pour elle de laisser une sorte d'inventaire de gratitudes pour ceux qui l'ont accueillie, mais aussi le récit incontournable des souffrances endurées, principalement en Afrique. Mais ce faisant, elle se prépare en fait à retourner à ses origines, là où est sa place ultime malgré tout : au Bénin.
Hétéroclite, ce petit livre est une sorte de lettre ouverte et émouvante qui donne à voir les coulisses de ces périples douloureux. La pauvreté reste malgré le travail, et pourtant Épiphanie s'est constitué un bagage au fil des temps. A force d'aimer envers et contre tout, on sent qu'elle apporte quelque chose des deux côtés de l'océan.