Le destin n'a pas toujours tort, Laetitia Dupont, Cécile Hovane



Madeleine est celle qui se donne, en particulier à Helena qui ne parvient pas à aimer son nouveau-né, malgré la patience de son mari, Julien. Ce dernier se trouve de plus pris entre sa femme et sa mère qui imagine que son fils s'éloigne d'elle. Tout en œuvrant pour la réconciliation familiale, Helena, à peine sortie de la maternité, se bat contre ses démons. Mais elle retrouve aussi des forces pour soutenir Madeleine qui s'embarque vers un combat d'une autre sorte.

Le travail à quatre mains aboutit à une histoire tout à fait homogène, même si les autrices abordent de nombreux thèmes : la maternité, l'arrivée d'un bébé dans le couple et dans la famille, la dépression post-partum, les relations belle-fille belle-mère, l'amitié, la maladie, la filiation, le sens du travail. Pour moi, certains auraient pu être plus développés - ou un choix aurait pu être fait -, mais à chaque fois, ils sont explorés avec sincérité.

Les protagonistes sont beaux dans leur abnégation. Chacun à sa manière, ils pensent aux autres, parfois même quand ils sont pris dans des situations inextricables. Et le dénouement remédie à une injustice cruelle adoucissant avec panache les drames qui se jouent.

À découvrir.

Voyage au centre de la terre, de Jules Verne T01, Patrice Le Sourd, Rodolphe

 



J'ai toujours été fascinée par Jules Verne, que je retrouve dans l'esprit de cette bande dessinée qui ouvre à l'anticipation depuis le siècle de la révolution industrielle et montre des inventions du moment - comme les dirigeables par exemple. Dans un univers de planches sobres où quelques éléments de couleurs réveillent avantageusement l'histoire qui se déroule, les personnages aux grandes oreilles adaptent l'aventure de ce grand romancier. Et quelle aventure : explorer en douce les entrailles de la Terre, rien que cela ! Et pourtant, nous sommes au XIXe que nous parcourons d'ailleurs avec délectation au gré de décors qui nous plongent dans cette époque. 

D'autres thèmes sont évoqués : la difficulté d'être une femme par exemple, assez vite balayée, mais qui oblige à un stratagème.  Et bientôt, un joli cœur apparaît...

Ici le dessin est de toute beauté et l'action avance probablement plus rapidement que dans le roman et nous fait voyager de Hambourg au Danemark, jusqu'en Islande... Immédiatement conquise, j'achèterais les yeux fermés cette bande dessinée pour l'offrir à des enfants, sans oublier de lire pour mon propre plaisir le/les tome(s) suivant(s) après ce tome 1 fort prometteur !

Les eaux souterraines, Delphine de Vigan


 Mathilde s'enfonce dans une impasse professionnelle qui la broie, tandis que Thibault se heurte jour après jour à l'impossibilité de vivre sans Lila qu'il a quittée car elle ne l'aime pas. Deux désespoirs parisiens. Mathilde et Thibault se battent pour ne pas craquer, elle dans un bureau - pour ses enfants, lui dans les rues de la ville - pour ses patients, car il est médecin. Chaque jour, ils pourraient se croiser. Et s'entraider qui sait ? 

L'auteure nous emmène dans deux "désescalades" touchantes, tout en décrivant le courage de ces héros du quotidien.
Un de ses premiers livres m'a dit ma libraire en me le conseillant.
Sacrée lecture. 

Harry et Pauline


 « Le cœur a ses raisons que la raison ignore » et quand la raison dicte un mode de vie, il se pourrait bien qu'elle interfère dans la vie intime. C'est le cas pour Harry et Pauline dont l'intellect hors norme crée des obligations professionnelles qui occupent leur temps et les rend hermétiques à des considérations plus légères, ce qui complique considérablement leur vie amoureuse. Tant et si bien que lorsqu'ils se rencontrent, ils en sont arrivés au point où ils croient bon de dissimuler leurs capacités intellectuelles pour se donner une nouvelle chance.

Nous plongeons dans une sorte de vaudeville, amusant de prime abord. Puis tandis qu'ils rivalisent d'ingéniosité, nous découvrons le poids que représente cette anormalité pour eux. 
L'auteur nous plonge au cœur de souffrances invisibles. Le combat d'Harry et Pauline se heurte à des codes sociaux que leur intelligence peine à percer. Cependant, portés par leurs sentiments qui eux aussi les guident, ils vont peu à peu accepter de naviguer à vue dans un univers qui les dépassent. Pour notre plus grand plaisir.

Je me souviens de Falloujah, Feurat Alani


 Ignorant tout ou presque du calvaire vécu par les Irakiens, j'ai pris conscience de l'envers du décor de la guerre d'Irak : les frappes sur Bagdad ont aussi anéanti des familles dans cette ville meurtrie bien sûr, mais aussi par l'intermédiaire de reportages pour ceux qui avaient déjà quitté le pays et qui vivaient l'enfer par correspondance.

Euphrate, lui, affronte l'histoire des siens au pire moment de sa vie : alors qu'il accompagne son père dans la phase finale de son cancer provoquant une amnésie.
Une fois encore, la lecture permet d'accéder à l'indicible et à l'invisible, ici incarné par un vendeur de cartes postales faisant partie des décors touristiques parisiens. 
J'ai été émue par ce fils qui tâche d'accéder à ce père emmuré dans sa douleur avant qu'il ne soit trop tard.


Messages les plus consultés