Ignorant tout ou presque du calvaire vécu par les Irakiens, j'ai
pris conscience de l'envers du décor de la guerre d'Irak : les frappes sur
Bagdad ont aussi anéanti des familles dans cette ville meurtrie bien sûr, mais
aussi par l'intermédiaire de reportages pour ceux qui avaient déjà quitté le
pays et qui vivaient l'enfer par correspondance.
Euphrate, lui, affronte l'histoire des siens au pire moment de sa vie : alors
qu'il accompagne son père dans la phase finale de son cancer provoquant une
amnésie.
Une fois encore, la lecture permet d'accéder à l'indicible et à l'invisible,
ici incarné par un vendeur de cartes postales faisant partie des décors
touristiques parisiens.
J'ai été émue par ce fils qui tâche d'accéder à ce père emmuré dans sa douleur
avant qu'il ne soit trop tard.