Ici est mis en valeur à la fois le pouvoir constituant des livres et le courage de deux sœurs, l'une d'entre elles, Cristina, s'étant pourtant compromis au contact des nazis.
Emmy est venue depuis les USA pour s'engager
dans un corps de l'armée afin de s'occuper des livres usurpés pendant la
guerre. Intriguée par une annotation, elle escamote un ouvrage pour lui
donner plus de chance de parvenir à son propriétaire originel. Malgré sa
désobéissance aux règles, elle est soutenue par son supérieur qui l'aide
même dans sa quête.
En parallèle, nous découvrons l'histoire d'Annelise aux débuts de la guerre
qui s'enfonce dans la clandestinité pour échapper aux Jeunesses hitlériennes
et lutter contre les nazis, et de sa sœur, plus ambiguë, mais tout aussi
touchante. Bien que foncièrement divergentes dans leur façon
d'appréhender le danger, elles nous livrent ici l'histoire d'une
sororité poignante. Tour à tour ennemies et liées pour la vie, elles font
leur chemin.
Quelques longueurs, une histoire au premier plan qui s'efface devant les drames de l'Histoire.
Qu'il est terrible de penser à toutes ces jeunesses laminées par un
pouvoir totalitaire !
J'ai retenu surtout la construction douloureuse, destructrice
parfois, de cette relation profonde de sœurs partagées entre leurs
convictions profondes et leurs combats, et leur fidélité l'une envers
l'autre. Elles s'opposent jusqu'à se haïr, mais risquent leurs vies pour se venir en aide tout en se cachant des secrets qu'elles croient inavouables.