Village afghan, au début des années 50
Ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille, un père abandonne sa fille
Pari, 3 ans, à Suleiman et Nila, riches habitants de Kaboul qui ne peuvent pas
avoir d'enfants, par l'intermédiaire de l'oncle Nabi. Le frère de Pari,
Abdullah est désespéré : c'est lui qui a élevé sa sœur après le décès de leur
mère.
Mais la petite fille oublie. Elle suit celle qu'elle croit être sa mère à Paris.
Poétesse, celle-ci se sent incomprise en Afghanistan et elle n'est pas heureuse
auprès d'un mari qui doit cacher son homosexualité.
Le roman débute par un conte. Il navigue ensuite entre les époques, passe d'un
personnage à l'autre, crée des liens inattendus : le voisin devient subitement
un narrateur et nous délivre par exemple le regard des immigrés afghan
californien sur leur pays d'origine. Notre attention est captée par le
calvaire de Suleiman, handicapé suite à un AVC ou par celui de Thalia, au
visage dévoré par un chien. Nous découvrons aussi Kaboul meurtrie par la
guerre civile.
Et c'est après un parcours complexe que nous retrouvons Abdullah. Après avoir
passé sa vie dans le souvenir de cette soeur qui lui a été arrachée, il perd
la mémoire au moment où celle-ci prend enfin connaissance de la tragédie qui a
creusé un manque dans la sienne.
Les histoires semblent dispersées, sans attaches, à l'image de ces hommes et
de ses femmes afghans disséminés sur divers continents mais qui ne peuvent
oublier leur pays.
Mais toujours, l'auteur nous ramène dans son giron, nous entraînant dans ses
récits, avec une plume alerte et pleine.