Le graphisme de cette bande dessinée est agréable, original et structuré à la fois. Les codes simples et directs, accompagnent le lecteur. Par exemple, le quotidien, tracé en dégradé de noir et blanc, est traversé de rouges pour les colères, les guerres et autres éclats. D'autres couleurs soulignent un costume, une onomatopée ou le feu d'une cheminée. Une police ronde retranscrit les paroles suaves.
La pauvreté et la dignité ressortent de ce paysage breton empreint de légendes. La nature représentée par des vagues ou des arbres puissants y joue pleinement son rôle.
Des anecdotes poétiques et précises donne corps à une histoire toute en opposition : la famille a des allures distantes (le vouvoiement de Pierre par ses parents) mais elle est aussi un socle omniprésent et rassurant ; l'école des rouges (des Républicains), rude, est aussi porteuse d'espoir.
Finalement, on sent que l'auteur nous donne des pistes authentique pour plonger dans le passé récent de sa région.