Les raisins de la colère, John Steinbeck

Personne n'imagine qu'il faudra, du jour au lendemain, passer de vivre à survivre. Et ce drame saisit non pas quelqu'un en particulier, ni même une famille, mais toute une population de paysans arrachés à leurs terres par un tracteur devenu plus rentable.
Le banquier a décidé, la rentabilité exige.

Nous suivons l'exode d'une famille affaiblie par le soin des grand-parents, d'une fille enceinte et d'un ex-prisonnier. Tout va s'arranger, pensent-ils, car la Californie, terre promise, croule sous les fruits, et donc embauche à tour de bras. C'est ce que les annonces veulent leur faire croire. Cependant, dans les années 30, pas d'autre moyen que de se déplacer pour se rendre compte, et encore... heureusement que l'automobile a fait son apparition.
La réalité est tout autre. Les annonces sont faites pour mettre en concurrence une populace affamée.
Ces malheureux découvrent alors les ressources incroyables de la solidarité, mais est-ce que cela suffira ?

Une force se dégage de ce livre célèbre. Pour moi, il a été difficile d'aller au bout, les pages s'éternisaient, je sais néanmoins que je ne l'oublierai pas. Ici, la rentabilité montre ses limites les plus obscènes. Ce terrible road-movie pose avec acuité des questions encore d'actualité, mais ouvre des horizons toujours possibles grâce à l'entraide des plus démunis entre eux.

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