Errances d'un pantouflard, Jean-Benjamin Jouteur


Pour moi un livre doit établir une distance avec son auteur et, d'ordinaire, je lis peu de romans tirés de faits réels. Pourtant j'ai été rapidement happée par cette histoire. Johann est un personnage attachant qui interroge ce qui lui arrive avec humour et qui se remet en question avec humilité. Et les références aux mots de Brel ouvrent cette odyssée moderne à la poésie. Notamment, car ces péripéties sont aussi  rapportées avec une justesse et un décalage à la fois, qui offrent de beaux moments de lecture.

Et puis sous couvert de je-m'en-foutisme, l'auteur croque la vie à pleines dents et regarde ses compagnons d'infortune avec une franchise détonante et une forme de compassion. Si j'ai moins aimé le passage sur le deal de la drogue, je reconnais que c'est suffisamment glaçant pour couper toute envie.
La fin est abrupte aussi, certainement parce que l'on prend conscience que l'on a envie de connaître la suite des aventures. Avouons-le : je crois bien que je suis en train revoir mes a priori sur les écritures d'inspirations autobiographiques.

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