D'un côté, il y a les enfants d'Izieu et les victimes mortes-vivantes de
Klaus Barbie qui n'est pas tout à fait présent à son procès, quand il n'est
pas carrément absent.
De l'autre, il y a un fils qui cherche à comprendre son père. Et le procès
pourrait devenir un catalyseur, car le père ne cesse de se mouvoir dans ses
mensonges à propos de ses soi-disant exploits pendant la Seconde Guerre
mondiale. Bien sûr, le fils, journaliste qui plus est, cherche à savoir à quel
point son père a pu collaborer, mais c'est surtout un besoin impérieux de
l'atteindre enfin. Est-ce que le procès de Klaus Barbie va avoir l'effet
escompté sur cet homme qui a louvoyé dangereusement pendant la guerre et
qui s'est inventé des histoires pour éviter de faire face à ses
petitesses ?
J'ai été émue par la douleur lâchée dans ce procès, acte tellement nécessaire, même si c'est difficilement supportable.
Mais dans le cas de la rencontre du fils et du père, l'exhortation à la vérité
ne vise pas seulement à obtenir justice. Ne plus mentir devient
indispensable pour une possible rencontre.