Mohican, Eric Fottorino


Mohican se mérite. Le début est une escalade de combats contenus entre Brun, qui ne jure que par le progrès des engrais et des machines, et de Mô, son fils qui retourne vers une agriculture bio. La maladie de Brun ouvre un drame qui pourrait être une fin de l'histoire, mais l'auteur ne se contente pas de son incursion dans le monde rural. Car la terre, il nous l'a fait vibrer avec ses senteurs, ses textures, son âpreté, le travail qu'elle demande, l'abnégation qu'elle réclame. On pourrait croire à des longueurs inutiles ; on se rend compte qu'une fois ingurgité, son apport délivré par petites touches sur la société paysanne nous a nourris.  Cependant, après l'acmé, l'auteur nous invente un dénouement permettant de traverser un autre plan de sa culture qui balaye des domaines de savoirs aux antipodes les uns des autres.
J'ai appris que Éric Fottorino est journaliste. À travers ce roman, la transmission de faits est au sommet de son art, enluminée par une histoire qui nous rend ces personnages rudes attachants.

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