Appelez-moi César, Boris Marme


Difficile parcours dans les déviances d'une adolescence éclair qui, au lieu de construire l'adulte, l'a lesté à tout jamais d'un poids, d'un apprentissage destructeur et fascinant à la fois. Étienne sort à peine d'une enfance bourgeoise quand il rencontre les gars de la Sauvegarde, en particulier Jessy, un agitateur charismatique qui dépasse les limites avec un plaisir malin, sous couvert d'une sorte de désespérance provocatrice.
L'auteur nous fait pénétrer dans un cercle vicieux où le groupe crée une émulsion galvanisante. L'idée est de devenir quelqu'un d'endurci. Le problème est que cette prise d'autonomie, d'affranchissement, se fait comme il se doit en niant toute autorité, mais aussi dans une anarchie la plus totale, la plus cynique.
C'est l'histoire d'une descente aux enfers, heureusement écrite au moment - enfin atteint ! - de s'en délester. J'ai eu d'abord la désagréable impression que le narrateur cherchait à se dédouaner de son manque de discernement passé. Finalement, j'ai découvert un homme qui regarde la réalité en face, qui accepte, sans le cautionner, l'infime incontrôlable à l'origine du basculement.

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