Je me suis lancée dans ce roman en sachant que le côté noir pourrait être
un frein, étant ici loin de ma zone de confort. Mais j'ai rapidement senti
que l'histoire qui m'était racontée était habitée et j'ai retrouvé avec
plaisir la plume de l'auteure que j'ai déjà eu l'occasion de
découvrir.
Place aux jeunes : les parents ici ont baissé les bras : abandonnés,
endeuillés, alcooliques, ou maniaques voire pervers, ils ne sont d'aucun
secours pour Samia, l'écrivaine en herbe, son frère Sohan qui se réfugie
dans la religion musulmane radicale, son amie Abby, qui se cherche, et pour une
mystérieuse voix qui raconte son histoire. Peut-être que Madame Henry, la
muette nouvellement installée, aurait pu les aider, mais Abby et Sohan la
détestent, car elle confine Samia à la lecture... et elle disparait
tragiquement.
J'ai buté un temps sur le langage des cités, bien qu'accoutumée à
l'entendre. Puis c'est un peu comme une langue étrangère : quand on commence
à la comprendre, on découvre des nouvelles couleurs, une vie différente que
l'on ne soupçonnait pas.
Je me suis attachée aux personnages et j'ai eu envie de savoir ce qui leur
arrivait et pourquoi, d'autant plus que le récit est d'une cruelle
actualité.
Embarquement réussi dans cet univers poignant. Une sacrée lecture !