Fatum, Sylvie Callet


 Je me suis lancée dans ce roman en sachant que le côté noir pourrait être un frein, étant ici loin de ma zone de confort. Mais j'ai rapidement senti que l'histoire qui m'était racontée était habitée et j'ai retrouvé avec plaisir la plume de l'auteure que j'ai déjà eu l'occasion de découvrir.

Place aux jeunes : les parents ici ont baissé les bras : abandonnés, endeuillés, alcooliques, ou maniaques voire pervers, ils ne sont d'aucun secours pour Samia, l'écrivaine en herbe, son frère Sohan qui se réfugie dans la religion musulmane radicale, son amie Abby, qui se cherche, et pour une mystérieuse voix qui raconte son histoire. Peut-être que Madame Henry, la muette nouvellement installée, aurait pu les aider, mais Abby et Sohan la détestent, car elle confine Samia à la lecture... et elle disparait tragiquement.
J'ai buté un temps sur le langage des cités, bien qu'accoutumée à l'entendre. Puis c'est un peu comme une langue étrangère : quand on commence à la comprendre, on découvre des nouvelles couleurs, une vie différente que l'on ne soupçonnait pas.
Je me suis attachée aux personnages et j'ai eu envie de savoir ce qui leur arrivait et pourquoi, d'autant plus que le récit est d'une cruelle actualité.
Embarquement réussi dans cet univers poignant. Une sacrée lecture !

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