Comme le rappelle Olivia Rosenthal dans Viande froide, « la transmission c’est une histoire de manque, c’est le manque qu’on veut combler ». Quelle est la place du sujet écrivant dans un témoignage et le rôle qu’il joue au sein de la narration ?
De mon côté, je cherche à pointer les déviances, mais aussi à sauver la beauté de ceux qui subissent l'inhumanité du monde professionnel... et de ceux qui œuvrent pour améliorer les choses et échouent parfois. Je tâche d'éviter l'exutoire pour raconter l'histoire de ces lieux et de ces sociétés qui embarquent des hommes et des femmes dans une même galère.
Comme le dit Annalisa Bertoni dans Paroles ouvrières, entre mémoire et témoignage, pour moi, il s'agit d'une démarche testimoniale qui côtoie le travail de mémoire vis-à-vis d’une histoire en lambeaux qui demande à être mise en récit.