Naufragés sans visage, Cristina Cattaneo

Quand un mort est charrié par la mer, les techniques d'enquête forensiques qui visent à déployer un large spectre de compétences pour en connaître l'origine, sont mises à mal par la distance parcourue. Peut-être l'une des raisons qui a fait que l'on a mis si longtemps pour chercher à nommer les cadavres issus de l'immigration clandestine en Méditerranée et pourtant quoi de plus normal ?
Ce témoignage poignant décrit avec une précision toute scientifique, mais aussi une empathie toujours renouvelée le parcours d'une petite entité italienne qui a permis que cette injustice criante soit dénoncée. A travers le travail de cette professeur médecin légiste et son équipe, il paraît enfin nécessaire de donner un nom à ces personnes, qui ont perdu la vie en traversant à leurs risques et périls la mer Méditerranée, afin de pouvoir mieux vivre ailleurs ou tout simplement survivre.
J'ai découvert avec un grand intérêt cette science qui a établi de nombreux protocoles pour donner un nom à ces victimes, afin que les proches puissent faire leur deuil. Une évidence. Et pourtant, auparavant, ces corps restaient sans identité.
De plus, Cristina livre aussi la force de son engagement, et considère les êtres vivants qui sont devenus, par malheur, des corps inanimés.

Passionnant tant par les techniques déployées que par l'enjeu humain de cette mission dont on espère une fin ou au moins une résolution digne et respectueuse, car il s'agit dans le fond d'un problème majeur pour l'humanité. 

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