Mathilde, après avoir survécu isolée sur une île suite à la montée des eaux, trouve refuge auprès de Michel. Cette scène se déroule lors d'une fête, un rare moment de détente dans ce monde bouleversé. Ce passage propose le retour des cabines téléphoniques comme avancée écologique.
Extrait
Michel se lance dans un humour maladroit qui achève de détendre l’atmosphère déjà propice. Alors, je l'entraîne dans une danse qui aurait mis en transe le plus geek des informaticiens. Quand nous reprenons notre souffle, il me propose d’aller faire un tour. Lorsque nous contournons la maison, je suis un peu étonnée. Mais je comprends soudain : nous allons en direction de la cabine téléphonique. Afin de diminuer le risque lié aux radiations électromagnétiques, les écologistes les ont fait fleurir de nouveau un peu partout ces dernières années. « Rétros à souhait », disait Sylvain en parlant de ces cabines issues du passé.
Qu’en pense-t-il, l’informaticien qui aime l’écriture ? Je le lui demande. Ma voix est un peu plus rauque que d’ordinaire. Ma démarche est chaloupée et mes douleurs n’en sont pas la seule cause. « Tu n’es qu’une traînée », assurait mon père quand je rentrais tard. Je me ressaisis : J’ai le droit de m'amuser un peu avant de repartir... histoire de me présenter sous un meilleur jour que la chose rampante qui a accosté ici. Je presse la main qui m’entraîne. Et, je ne peux pas m’empêcher de nous imaginer, Michel et moi, dans la cabine, son corps qui envelopperait le mien, tendu vers la Lune, qui rirait de nous voir... beaux.