Mirko se tient encore à la lisière de la France, ce pays dont il a obtenu le statut de réfugié, mais dont il ne retient pas la langue, sauf des bribes de poèmes que lui a donnés le libraire.
Pourtant, sa sœur, elle, se glisse avec une joie non dissimulée dans cette nouvelle vie.
L'auteure décrit d'abord le parcours de ces Albanais qui ont fui le Kosovo et qui affrontent les affres de l'administration française pour obtenir le droit de s'installer en France. Le style est factuel, on entre dans l'histoire, on suit les étapes documentées avec soin.
Puis la plume devient poétique lors de la rencontre de Mirko et d'Agathe, et dans l'expression du mal de vivre du jeune homme.
Un livre riche d'enseignements sur ces vies brisées en reconstruction et qui explore peu à peu la douceur et la douleur indicibles de cet ouvrier qui a une façon toute personnelle d'aborder sa terre d'accueil.