Difficile, de prime abord, de s'identifier à Fleur, 'pretty woman' digne des héroïnes new-yorkaises, qui, de surcroît, se voit attribuer un héritage mirobolant. Difficile aussi pour moi de rentrer dans les journaux intimes de sa tante qui subitement prennent vie, d'autres apprécieront cette hardiesse.
Cependant, cette femme qui découvre son passé et exprime son désir d'enfant, tout en affrontant un père abject, stimule d'emblée notre curiosité. Une famille recomposée en souffrance, une maison idyllique au calme, l'âpreté d'un ranch isolé... achèvent de nous ancrer dans une histoire qui se déroule naturellement. Les personnages sont hauts en couleur, et l'Australie nous révèlent des paysages grandioses. Les sœurs et le mari, pris eux aussi dans des engrenages, donnent un suspense supplémentaire ; une aura mystérieuse est donnée par l'ombre bienveillante de la tante donatrice, et de Sam, son mari. Et le journal permet d'enrichissantes parenthèses historiques.
Finalement, je n'ai pas lâché ce roman, et j'ai trouvé que la chute lui offrait une belle conclusion, tout en douceur.