Bonsoir la rose, Zijian Chi

 

Xiao'e vivote dans une ville de Mandchourie à l'est de la Chine grâce un travail de correctrice. Elle se loge chez l'habitant, ne disposant que de peu de ressources, mais ce ne sont que des solutions éphémères sauf chez Léna une vieille dame juive dont l'accueil est déconcertant mais, dans le fond, bienveillant. Sa vie sentimentale restant chaotique, c'est auprès d'elle qu'elle finit par trouver un semblant de stabilité et de réconfort.

Ce parcours pourrait paraître banal mais l'auteur sait nous y conduire à travers les ressentis de son héroïne, qui garde sa curiosité et son regard ingénu malgré les difficultés d'une vie presque éteinte.
Un livre tout en délicatesse, malgré un environnement rude où Xiao'e navigue trop souvent entre indifférence et déception.

Marjolaine de Mirabeau, Marseille et la révolution

Grâce à Marjolaine, nous vivons la Révolution en suivant le point de vue d'une jeune femme artiste fraichement arrivée à Marseille et qui s'émeut déjà du fait que les femmes ne puissent pas participer comme les hommes à la vie politique.

Même si j'ai parfois regretté que certains événements de la vie des personnages soient décrits un peu rapidement, j'ai aimé suivre l'histoire de cette femme issue d'une petite bourgade qui saisit ses chances avec courage. Cependant, elle a une vie amoureuse mouvementée et indécise, mise à mal de surcroît par les évènements qui bouleversent les hiérarchies établies et entraînent les foules dans des combats meurtriers.
Tout en nous offrant une vision très documentée de cette période, selon un angle de vue original qui plus est, l'auteure nous plonge dans une tranche de vie trépidante avec une Marjolaine vive et volontaire !
Décapant.

Les enfants du mal, Laure Barachin


Portons-nous éternellement les conséquences des méfaits, des cruautés ou simplement des malheurs de nos géniteurs ?

C'est la question que pose l'auteure à travers les destins de Capucine et Chris, abandonnés ou maltraités. Malgré leur propre détresse, ils vont aussi tenter de soutenir leurs compagnons d'infortune Lucie et Samuel qui luttent pour ne pas se laisser abattre.
Je n'ai pas cerné toutes les imbrications de ces histoires toutes plus tragiques les unes que les autres, mais j'ai aimé suivre les combats de ces enfants pour trouver leur place dans une société qui n'a pas su les protéger. Capucine en particulier est touchante dans ses élans et ses hésitations.
Avec ces destinées terribles mêlées aux exactions propres à la seconde guerre mondiale, l'auteure s'interroge sur notre capacité à vivre malgré nos racines quand il s'avère qu'elles ne nous feront pas grandir.  

Un roman poignant.

Ar(t)bres : Les arbres dans l'art, Hangus Hyland


Une fois n'est pas coutume, je me suis plongée dans un livre d'art, sur les arbres.

D'abord, j'ai cherché la règle qui gouverne l'ordre d'apparition des tableaux. Peine perdue, pas de chronologie, même si l'on couvre une période remontant au XIXe ; pas de frontière géographique non plus, même si on reste en Occident, (avec un bon nombre d'artistes anglophones). Et l'on alterne les saisons, même si certains thèmes de couleur ou de forme induisent cependant des regroupement.

On retrouve des peintres illustres comme Van Gogh, Klimt ou Monet, mais aussi d'autres moins connus. Et ce sont des hommes et des femmes. La parité est respectée.

Quant aux arbres, on aime leurs couleurs en pointillés lorsqu'ils sont chargés de feuilles et de fruits, ou leurs transparences quand ils sont traversés d'un rayon de soleil ou qu'ils se trouvent au cœur de l'hiver. Leurs troncs offrent des lignes droites ou tordues. 

Entre les images, des phrases donnent à réfléchir, et parfois on découvre un.e peintre à travers un bout de sa biographie associée à une de ses œuvres, ce qui permet de marquer une pause. cela dit, ici, l'expérience n'est pas littéraire, mais picturale et l'on se laisse entraîner avec plaisir dans cet enchaînement de sensations.

À tenter. Dépaysement garanti.

Les guerres intérieures, Valérie Tong Cuong


Pax ne peut pas aimer Émi comme il voudrait, car il est coupable de négligence. Il aurait pu intervenir lorsque son fils, jeune étudiant, s'est fait agressé, mais à ce moment-là, il s'est persuadé que ce n'était rien parce qu'il n'avait pas le temps. Il avait une chance à jouer.

L'auteure se place au cœur de la médiocrité, à cet instant où l'on peut, ou l'on doit venir en aide à son prochain et où on ne le fait pas. Pax en tout cas a préféré poursuivre son étoile : enfin un rôle auprès d'un grand comédien se présente à lui.

Un livre intimiste qui explore le sentiment de culpabilité et les façons d'y faire face.

Messages les plus consultés