Points de suspension marquant une omission dans un dialogue

J'ai eu du mal à trouver une réponse claire à :
Faut-il mettre une espace avant des points de suspension qui dans une conversation marque un dialogue non rapporté ?

Voilà ma position :
Oui, on met exceptionnellement une espace avant des points de suspension marquant une omission s'ils sont placés après un tiret cadratin de dialogue (qui lui est toujours suivi d'une espace). 

Mon exemple tiré de À la hauteur :

— ... et vous avez devant vous le propriétaire exproprié.

De façon générale :
- on met une espace après le tiret cadratin et avant les points de suspension, 
- on met une espace après les points de suspension et avant le mot suivant.

Les contemplés, Pauline Hillier

 

Nous ne savons pas exactement les raisons de l'emprisonnement de Pauline à Tunis,  où elle perd jusqu'à son prénom pour devenir Bolona : les conditions de son incarcération nous donnent à penser qu'il y a encore pire que les prisons françaises. Ici les conditions d'hygiène sont réduites à l'extrême, les sorties à l'air libre - même dans une cour - rarissimes, les activités sont inexistantes - son livre des Contemplations est un objet insolite. Le fait d'être rassemblées dans de grands dortoirs a cependant un avantage : notre héroïne rencontre plus facilement ses codétenues, même si la barrière de la langue et surtout le fait de faire sa place sont des obstacles malaisés à dépasser. Son imagination fera le reste ; elle trouve moyen de se rapprocher des plus rebelles. Et fera des rencontres inoubliables au cœur de l'injustice. Parfois aussi auprès de criminelles qui sont de belles personnes qu'on en oublierait la gravité de leur crime.

Nous découvrons à la fin la force de l'engagement de l'auteure, même si son acte était provocateur par certains aspects.
Une jeune femme admirable que j'aurais pu ériger comme modèle pour la journée des femmes par exemple.
Un livre dense au cœur de l'actualité.

Les maux contraires, Orane Dupont


 Dès les premières pages, nous découvrons un témoignage édifiant de la vie dans les steppes mongoles. Mais mais peut-être devrait-on dire survie, car nous nous trouvons à un moment où Erden et sa famille doivent se résoudre à quitter leur troupeau pour la ville. La ville, Erden, en rêve, mais elle souhaite aussi que les traditions perdurent, que la vie au grand air avec les siens continue d'être possible. Alors, quand Max apparaît depuis la France, offrant une chance à sa famille et lui permettant de découvrir la ville à travers son expérience de citadin, elle le voit comme une solution à tous ses maux, comblant toutes ses attentes, peut-être plus encore. Et elle est loin de se douter qu'il va finalement renforcer les questionnements qui l'animent à l'aube de sa vie de jeune adulte. 

D'abord, nous voyageons dans ce pays lointain et nous avons du mal à comprendre l'abnégation de ce peuple qui fonctionne autour de la cellule familiale. L'apparition de Max et ses grandes idées contrastent avec la simplicité extrême de cette communauté. Mais l'histoire entre Erden et Max prend le pas et nous emmènent vers des questions qui se recentrent sur l'intimité. Une réserve cependant : j'aurais apprécié un peu plus de développement du côté de Max.

Une belle découverte.

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