Nous ne savons pas exactement les raisons de l'emprisonnement de Pauline à Tunis, où elle perd jusqu'à son prénom pour devenir Bolona : les conditions de son incarcération nous donnent à penser qu'il y a encore pire que les prisons françaises. Ici les conditions d'hygiène sont réduites à l'extrême, les sorties à l'air libre - même dans une cour - rarissimes, les activités sont inexistantes - son livre des Contemplations est un objet insolite. Le fait d'être rassemblées dans de grands dortoirs a cependant un avantage : notre héroïne rencontre plus facilement ses codétenues, même si la barrière de la langue et surtout le fait de faire sa place sont des obstacles malaisés à dépasser. Son imagination fera le reste ; elle trouve moyen de se rapprocher des plus rebelles. Et fera des rencontres inoubliables au cœur de l'injustice. Parfois aussi auprès de criminelles qui sont de belles personnes qu'on en oublierait la gravité de leur crime.
Nous découvrons à la fin la force de l'engagement de l'auteure, même si son
acte était provocateur par certains aspects.
Une jeune femme admirable que j'aurais pu ériger comme modèle pour la journée des femmes par exemple.
Un livre dense au cœur de l'actualité.