Un personnage étrange mais entier : Topolina est une femme recluse en
elle-même et dans une vie étriquée entre des ménages à un domicile vide (dont
la donneuse d'ordre communique via des textos) et des sandwichs à réaliser
dans un restaurant où personne ne lui parle.
On sent qu'elle cache quelque chose et qu'elle cherche à étouffer un
bouillonnement de créatrice qui la pousse à sculpter d' une étrange façon dans
le vide de son appartement.
Le personnage est attachant et j'ai eu envie qu'elle sorte de sa coquille
quand enfin elle semble revenir à la vie - lorsqu'elle rencontre un enfant qui
la pousse en avant. Mais ses pulsions la cloisonnent dans un enfer dont il
sera difficile de sortir.
La fin m'a semblé trop courte : même si elle apporte un dénouement attendu,
j'aurais aimé en savoir un peu plus ou peut-être rompre un peu plus le cercle
vicieux dans lequel elle s'est enfermée. Mais peut-être que la volonté de
l'auteure est justement de faire ressortir la violence, insidieuse, qui se
tapit dans les interstices d'une vie qui peine à avancer.
Une lecture atypique.