Le Figuier des Engoulevents, Jean Ducreux


Constantin est à un tournant de sa vie, non pas - comme il le pensait - grâce à un renflouement opportun qui aurait pu apaiser quelque peu les tensions de son couple, mais du fait de l'apparition d'une nouvelle personne qui donne un étrange dénouement à la saga familiale de son enfance douloureuse. Attachée à sa fille, il va pourtant prendre des décisions radicales remettant en cause leur équilibre - certes précaire.

Si ce livre se démarque par une certaine simplicité par rapport aux autres romans de Jean Ducreux, il garde la précision et la richesse de cet auteur prolifique qui nous enchante avec de petites touches de vocabulaires peu usuels. J'ai apprécié de retrouver la distinction inégale de son style rythmé par son humour légendaire avec ce personnage qui se livre cependant avec beaucoup de naturel et d'authenticité. Les pensées de Constantin attirent quasi immanquablement le sourire tant elles sont en décalage avec la situation présentée, tout en se démarquant aussi par leur finesse.

De surcroît, l'intrigue offre une certaine complexité et s'enrichit au fil des pages de personnages secondaires, comme Zéphirine, autrefois au service de sa famille, ou Faustine, qui fascinait « l'adulescent » peu mature qu'il était. Reste cependant un pilier de sa vie adulte : Gabriel Dalili pied-noir et ami de longue date qui nous vaut quelques échanges francs et truculents, que l'on retrouve aussi lors d'affrontements contre son meilleur ennemi : Hadrien Fabrezan.

J'aurais aimé en savoir un peu plus sur le devenir des personnages avant de les quitter, mais j'ai été confondue par la fin désarçonnante, à l'image de l'auteur qui signe ici un roman chargé en émotions.

Un sacré moment de lecture !


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