Fin des années 70, Anh est envoyée par ses propres parents en
éclaireuse avec ses deux frères pour gagner Hong Kong afin de fuir le régime
vietnamien après la guerre. Elle n'est qu'une enfant qui doit soudain prendre en
charge ses frères, car le reste de la famille n'arrive pas à bon port. Elle doit
faire des choix et en réaction à la colère qu'elle éprouve contre la décision
unilatérale de son père, elle opte pour l'Angleterre plutôt que les Etats Unis,
où se trouve l'oncle à l'origine de leur exode. Mine de rien, même si c'est
toujours insuffisant, nous voyons alors les organisations internationales à
l'œuvre, qui s'affairent pour donner de nouvelles chances, infimes certes au
regard de l'immensité du malheur des exilés.
En parallèle, d'autres bribes de récits - documentaires ou autres narrations - s'intercalent. J'ai aimé ce procédé qui permet d'absorber le choc
de l'horreur qui nous est racontée, même si j'ai été un peu déroutée.
L'auteur nous fournit ainsi des informations ou offre des digressions
opportunes qui permettent par ailleurs d'étayer le récit. Peu à peu nous
parcourons une vie, les circonstances du drames également, et nous
découvrons comment ces déracinés souffrent, gardent les stigmates de leur
passé, mais aussi se reconstruisent. Et nous saisissons quelque chose
de la culture vietnamienne.
J'ai aimé ce parcours non-linéaire, enrichissant et touchant.