Néronde : patrimoine vivant


Nuits de la lecture à Néronde 

Du 23 au 26 janvier, le village de Néronde a consacré quatre jours à la mise en valeur des patrimoines, le sien et d'autres. Le vendredi soir en particulier, des témoignages et des lectures se sont succédé : l'ancienne cure devenue bibliothèque a fait salle comble. 

Un patrimoine vivant grâce aux mots

Le thème de cette édition, "Les patrimoines", a résonné avec une acuité particulière dans ce village médiéval. Les mots, sous forme de fables, d'extraits ou de témoignages, ont permis de faire vivre ce patrimoine, qu'il soit matériel, à travers les vieilles bâtisses, ou immatériel, à travers les traditions et les mémoires.

Le journal local, "Les Jarnicotons", a été mis à l'honneur, rappelant son rôle essentiel dans la transmission de l'histoire et des particularités de Néronde. Les témoignages poignants d'une vieille dame évoquant son passé dans les métiers à tisser, les fables contées en patois, la musique de viole faisant revivre des traditions ancestrales, ont illustré la richesse et la diversité du patrimoine immatériel de ce village.

Une vie inestimable, Anne-Marie Revol


 Ayant grandi dans le luxe d'un hôtel de la Côte d'Azur, pour lequel sa mère travaillait, Prudence a connu une enfance privilégiée. Puis, face aux aléas de sa vie, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur. Alors, quand elle constate qu'elle n'a pas les moyens d'offrir des cadeaux à ses petits-enfants, elle transforme les chances de sa vie en présents immatériels. Il suffit d'un peu d'imagination !

L'idée est originale et permet à l'autrice de balayer une existence mouvementée et marquée par la guerre. Je me suis un peu perdue dans la foison de personnages, mais j'ai apprécié l'ingéniosité du fil conducteur.
Un récit captivant qui mêle habilement fiction et réalité historique !

Les petits de Décembre, Kaouther Adimi


 Adila une Femme Moudjahidine s'est battue pour l'indépendance de l'Algérie. Deux généraux ont combattu eux l'islamisme des années 90 et ils comptent bien profiter du terrain qu'ils souhaitent bâtir. Alors, quand trois enfants : Jamyl, Madhi et Inès, avec le soutien de la combattante, souhaitent faire valoir leurs droits sur leur terrain de jeux où ils pratiquent le football, des tensions naissent dans ce quartier pauvre d'Alger.

Dans ce pays habitué à la violence, le message passé par des enfants qu'on ne peut pas décemment combattre est rafraîchissant. 
On veut croire à cette bataille-là.

Nuits de la lecture 2025, à Néronde dans la Loire




 Néronde, petite commune médiévale de la Loire, est pour moi un lieu de ressourcement, d'accueil, car mon mari et moi avons pu y rénover une maison abandonnée qui, selon l'architecte, pouvait être une ancienne forge ! C'est dans ce lieu évocateur que j'ai été invité à participer aux Nuits de la lecture et en tant qu'écrivaine, je suis heureuse de contribuer à la vie culturelle de ce village, ce qui est essentiel pour le maintenir vivant et dynamique, afin de préserver son patrimoine et de permettre son rayonnement.

C'est à partir de cette maison que j'ai fait mes premiers pas d'écrivaine en présentant mes livres au salon du Chaudron des livres à Feurs, puis les Boennales et le Salon du livre de Pouilly-les-Feurs. Résidant à Lyon, je peux vous dire que l'accueil de la Loire y est plus chaleureux pour les écrivains indépendants comme moi ; mes livres ont aussi été accueillis à la librairie du lycée de Feurs, jardin de papier et Fnac à Roanne.

Le thème de cette neuvième édition, avec plus de 8000 évènements de par le monde, est le patrimoine

À la hauteur


Un Roman Hors Catégorie

Des nouvelles de mon dernier roman, paru sous mon nom d'auteure Mélinda Schilge 😊:

. Au fil des critiques dont il a bénéficié, il est apparu comme inclassable et ouvre ainsi un éventail de perspectives :

Jacaranda, Gaël Faye


 Comment descendre dans la fosse de l'horreur du Rwanda sans faire demi-tour précipitamment et abandonner cette quête de vérité à tout jamais ? 

Gaël Faye choisit le silence d'une mère d'origine tutsie, qui vit en France. Définitivement ? Pas tout à fait, car elle entraîne bientôt Milan dans une visite à la famille qu'il n'a jamais connue. Enfin sauf Claude, ce neveu rwandais pas tellement plus loquace avec qui il a dû partager un temps sa chambre d'enfant unique. Là-bas, il se découvre une grand-mère qui parle peu le français et se mêle à une vie pauvre dans une ville prise dans les vicissitudes de l'Afrique. De rencontres en rencontres, il est ému par la souffrance, mais aussi par ceux qui continuent de se battre ou de vivre, tout simplement, malgré les séquelles du génocide, omniprésentes. Et la nouvelle génération ? Stella, que Milan a quasiment vu naître au Rwanda, tisse le fil conducteur le plus vivace de l'histoire, qui permet d'extraire la mémoire du pays, tout en témoignant d'une vie possible malgré tout, dans ce désastre qui nous laisse désemparés. Tous. 

La consolation de l'ange, Frédéric Lenoir


Blanche renonce à vivre avec des soins qui feraient fonctionner ses reins de façon artificielle. Hugo, lui, avait choisi de mourir, mais son plan n'a pas fonctionné. Quand ils sont réunis dans la même chambre d'hôpital, Blanche aurait pu le mépriser pour son acte contre une vie dont il a la chance de pouvoir bénéficier ; elle s'ingénie plutôt à lui mettre du plomb dans la cervelle.

Il faut prendre cette histoire comme un conte, car Blanche fait preuve d'une telle lucidité, qu'on a du mal à l'imaginer en fin de vie. Et Hugo est vraiment laissé à lui-même pour un jeune de vingt ans. Mais qu'importe : la douceur de Blanche, la soif d'Hugo de comprendre encore, la mise en abyme par le biais de poèmes puissants et le récit de la visite d'un ange quelques décennies auparavant, crée une belle dynamique qui nous conduit aux portes de la mort certes, mais bien accompagnés.

Original.

À découvrir.

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