Les balmes lyonnaises : entre Histoire, mystères urbains et nature

Qu'est-ce qu'une balme ?

--> Un toponyme spécifique, tantôt mot commun, tantôt nom propre, peu usité, mais notamment en région lyonnaise et tout particulièrement niché sous la colline de la Croix-Rousse, où se déroule mon roman Dernière ambition. J’aime ce mot simple et pointu. Ce substantif féminin désigne une cavité naturelle, mais aussi une légère élévation de terrain. Au pied de la célèbre colline, ce passage indispensable, mais peu connu, se situe entre le plateau de la Croix-Rousse et la Saône. Issu du gaulois "balma"– c’est dire qu’il vient de loin –, il référait à l'origine à une grotte ou un abri sous un escarpement rocheux.


Montée de Serin ou Montée des Esses à la Croix-Rousse

Montée Hoche

Ici, les Balmes sont traversées d'une rue en lacets et d'un escalier appelé Montée Hoche. Elles relient le quartier de Serin, le long de la Saône, à la partie ouest du Boulevard de la Croix-Rousse. La Montée de Serin ou Montée des Esses évoque le serin, ce petit oiseau chanteur au gazouillis particulier, dont l'appellation latine serinus fait référence au canari. Cette voie a bénéficié d'un impôt spécial en 1788 pour la rendre praticable, mais il fallut attendre 1840 pour que les travaux aboutissent à son tracé actuel. Elle est longé par un escalier aux fines marches, célèbre du fait du passage de Napoléon... et plus récemment de l'Urban Trail !

Extrait - Dernière ambition

    Un tournant inattendu : quand Nathanaël tombe dans un piège. La scène se déroule dans une zone transitoire, à l'écart du boulevard principal où il a ses habitudes.


Nathanaël consulta sa montre, il était temps de se rendre à son rendez-vous. Il rejoignit le boulevard en évitant instinctivement le QG et commença à le descendre.

Il ne remarqua pas l’éboueur qui lui emboîta le pas.
De l’autre côté de la chaussée, le trottoir était quasi nettoyé de l’effervescence du marché. Construite à la place de fortifications, l’artère, large et austère, devenait une promenade grâce à l’ombre de ses platanes. Il pensa à son père qui s’extasiait souvent devant la richesse de ses immeubles, alliant sobriété au nord, du côté de leur arrondissement, et distinction au sud : le trottoir opposé appartenait au 1er arrondissement, et certaines constructions étaient, elles, enrichies de pierres de tailles et de sculptures. Trêves de rêveries : l’étudiant atteignit rapidement le Clos Jouve, d’un pas quasi militaire, une impatience nerveuse le poussant en avant.

Lorsqu’il s’enfonça dans la verdure épaisse du haut des Balmes, pour couper via la Montée Hoche après la fin du boulevard, une voix forte l’appela :
— Payin !
Il se retourna, étonné. Un éboueur descendait vers lui. Quand il arriva à proximité, il sortit soudain un revolver de sa poche et, les sourcils froncés et les pupilles contractées, il ordonna :
— Avancez tranquillement dans les escaliers et n’essayez pas de m’échapper !

FOX TROT: Meurtre au Village

FOX TROT: Meurtre au Village, Jean Ducreux


Qui est Jean Devos ?

On pourrait penser à un certain Raymond et on retrouverait quelque chose du ton gouailleur de l'auteur. Mais ici, notre narrateur se révèle aussi à travers une intrigue villageoise avec ses volatiles, son garde-chasse et sa maréchaussée. Et ses touristes aussi, parfois exotiques.
Ce qui m'a marquée est le vide autour de ce personnage ambigu, même si l'on commence par une scène des plus familiales : un repas de Pâques avec frère, belle-sœur et neveux et nièces. Certes, une rencontre immédiatement fusionnelle agrémentera le quotidien du célibataire. Par ailleurs, la résolution du crime, le vrai – pas celui perpétré sur des animaux de ferme – occupera rapidement ses pensées, mises à mal par sa sensibilité exacerbée.
Mais un mystère plane. Qu'a-t-il fait de sa vie auparavant ?

Pour ceux qui connaissent l'auteur, des éléments autobiographiques se mêlent à l'avancée de cette enquête policière. Un récit étonnant, novateur, dans la lignée de ses romans.

Écofiction : quand la fiction nous connecte au vivant

écofiction : le rapport au vivent


Qu'est-ce que l'écofiction ? Une littérature qui réveille🌱

Portée de l'écofiction


L'écofiction est un genre littéraire peu connu qui explore la relation complexe et souvent tendue entre les Hommes et la nature. Loin d'être un simple décor, l'environnement y devient un personnage à part entière, un miroir de nos actions et un acteur central de nos récits. Et par ricochet, ce genre nous invite à respecter le vivant et à nous interroger sur notre place sur Terre.

L'imaginaire au service de la prise de conscience


L'écofiction utilise la force de l'imaginaire qui sera toujours une façon d'approcher la réalité - différente de la science, mais efficace aussi, à sa façon. Ici, en embarquant le thème de l'interaction avec notre planète, l'histoire nous propose des logiques écologiques. Le lecteur pourra garder ses propres convictions sur le sujet, mais passera par une forme de questionnement.

La mosquée : lieu inspirant et lieu de vie

Mosquée : une aura et une inspiration pour mon prochain livre

Un havre de paix inattendu : la mosquée de mon quartier 🕌

Une aura particulière

Il y a des lieux qui vous touchent, même quand vous ne vous y attendez pas. Pour moi, c'est la mosquée de mon quartier. Et non, je ne suis pas musulmane.
Ici, des croyants ou des chercheurs de foi viennent chercher la connexion avec le divin. Cette intention collective crée une atmosphère nimbée d'une force et d'une humilité à la fois, propices à la contemplation.

Mosquée : lieu d'inspiration et de vie

C'est pourquoi je me sens bien dans cette mosquée, que j'ai eu l'occasion de visiter plusieurs fois lors des Journées du Patrimoine. De l'extérieur, sa discrétion ne laisse pas forcément deviner la sérénité qui règne dans sa salle de prière.
Ici celle de... Tataouine : mosquée Al Abbesse, qui, pour moi, lui ressemble (des murs blancs et une moquette pourpre foncé). Et puis, j'aime l'ironie : Tataouine marque un éloignement dans un imaginaire lointain (même si c'est une localité située au sud de la Tunisie, aux confins du désert) alors qu'Al Abbesse me ramène aux abbayes que je connais.

Crédit photo : Mohatatou

Ouverture vers la religion musulmane

Malgré tout, je conviens que je me suis toujours intéressée à l'Islam. Cette religion résonne en moi, peut-être parce que ma propre foi chrétienne a toujours tenu une place dans mes décisions. Cette proximité spirituelle me rapproche de personnes qui vivent leur foi avec des convictions profondes, celles qui les portent au quotidien. 
Et ceci, quelque soit la religion.
Et cette ouverture d'esprit m'est précieuse.


La mosquée : source d'inspiration littéraire

L'islam dans mes romans

La découverte de mosquées et des pratiques musulmanes m'a inspirée pour mes romans.
En rédigeant Ciao Bella, La vie l'emportera, dont certains personnages viennent d'Afghanistan, j'ai cherché à comprendre leurs pratiques. Je me suis heurtée à l'envers du décor à travers la montée des Talibans.
Plus récemment, cette compréhension et cette connexion m'ont amenée à choisir Ehsan, un personnage afghan, comme l'un des trois protagonistes centraux de ma prochaine novella. Dans cet écrit, ce jeune migrant trouvera d'ailleurs refuge et réconfort dans une mosquée, après avoir été victime de la religion dévoyée de son pays.

Messages les plus consultés