Comment est-ce que je conçois la trame de mon récit en tant qu'auteure ?

Trames de romans, rebondissements

Avancées à la mesure d'un héros de l'ordinaire

Il m'arrive d'être agacée par ceux qui ne jurent que par le fameux plot twist (emprunté d'ailleurs au cinéma) au risque d'en oublier ce que vivent leurs personnages. 

Aléas

Mes personnages affrontent certes des imprévus qui vont les détourner de la voie dans laquelle ils sont engagés, mais il ne s'agit pas d'un apprentissage qui va les métamorphoser. Certes, ces événements vont façonner leurs histoires en opérant des virages. Et ces accidents de parcours suscitent des situations énigmatiques, mais ils n'emportent pas les lecteurs dans des labyrinthes d'une complexité extrême. 

Rétablissements

À vrai dire, je conçois ces rebondissements comme des leviers plutôt que des retournements, leviers qui font cependant grandir mes héros. Globalement : j'ai envie de conserver une forme d'optimisme, quoi qu'il advienne, en mettant des obstacles de taille sur le parcours de mes héros (pour stimuler tout même l'imagination), tout en tenant à ce qu'ils restent des héros de l'ordinaire.

crédits photos : @Kiri Karma

Mémoire d'outre-mer, Sonya Lebled

Sonya Lebled


Mémoire d'outre-mer
Ce roman donne la part belle à un dauphin et ici, l'anthropomorphisme fonctionne bien. Certes, nous savons que cet animal a maintes fois prouvé une intelligence hors du commun. Cependant, ici, l'auteure parvient à nous partager le récit de la vie de ce spécimen en nous donnant l'impression d'en être. Nous ressentons ses émotions de l'intérieur.

De plus, l'alternance avec le récit de celle de Gérard se fait tout naturellement.
Deux belles histoires qui s'imbriquent et se répondent.

Un pari audacieux tenu avec une plume fluide et entraînante.

Exploration de la dimension romanesque du château d'eau à travers celui de la Duchère, Lyon


Château d'eau Duchère


Le château d'eau de la Duchère : un géant méconnu


Le quartier de la Duchère à Lyon abrite un édifice qui, au-delà de sa fonction première, est aussi un monument remarquable : son château d'eau, érigé en 1967. Comme les autres spécimen, il a sa place dans l’histoire et la géographie de sa région, créant un lien en amont et en aval avec des réseaux d’eaux. Ce qui pourrait être un simple réservoir est un ouvrage d’art mobilisant des compétences d’ingénierie, d’architecture… et constitue un sujet romanesque d'envergure.


By © Xavier Caré / Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40491031

Une œuvre d'art et un bâtiment technique


Conçu par l'architecte François-Régis Cottin, il a été labellisé Patrimoine du XXe siècle. On remarquera sa structure en cône inversé notamment. Par ailleurs, ce bâtiment, pensé par l'ingénieur Nicolas Esquillan, a une capacité impressionnante de 2 000 m³ (la capacité d'un château d'eau varie généralement entre 200 et 300 m³ pour les modèles moyens) et une hauteur de 40 mètres.

château d'eau Duchère, romanesque



Un élément vital du réseau d'eau lyonnais


Au-delà de son attrait architectural, le château d'eau de la Duchère joue son rôle dans le réseau d'eau de la métropole lyonnaise. À partir d’eau provenant du champ de captage de Crépieux-Charmy au Nord-Est de Lyon (Commune de Vaulx-en-Velin et Rillieux-la-Pape), il assure l'approvisionnement en eau potable de milliers de foyers.

Un univers romanesque

L'eau : au cœur de la reconstruction

Dans mon roman À la hauteur, cette thématique de l'eau et de ses infrastructures est cruciale, car il s’agit de réinventer une vie sociale avec peu de moyens. L'histoire va au-delà du simple château d'eau pour s'étendre aux aqueducs, ces ouvrages millénaires qui témoignent de la relation complexe et essentielle entre l'homme et l'eau à travers l'histoire.

Qu'elles soient antiques ou modernes, ces structures prennent toute leur place dans une narration où la survie et la reconstruction d'une société dépendent entièrement de la maîtrise de ces précieuses ressources. Et l'eau en est, bien sûr, une des plus vitales !

Le château d'eau dans À la hauteur

Mes héros auront d'ailleurs grandement besoin de leur château d'eau pour leur réinstallation... mais chut, c'est une autre histoire. Cependant, pour les curieux, voilà déjà un extrait sur le sujet. Mais je vous laisse découvrir un peu plus loin quel rôle peut jouer celui de la Duchère, après une montée des eaux de quelques cinq cent mètres.

Extrait - À la hauteur

Dans un monde où l'électricité n'est plus qu'un lointain souvenir, la survie prend un sens nouveau. Dans mon roman, À la hauteur, j'explore les défis d'une société post-apocalyptique, où l'eau devient une ressource cruciale, car difficile à obtenir. On espère remettre en route des infrastructures passées, comme les châteaux d'eau, mais il faut bien se débrouiller en attendant.



Extrait :

À la sortie du village, je repère un bidon bleu. Mes grands-parents maternels avaient le même : il contenait de l'eau de pluie, ce qui m’avait bien étonnée quand je les avais rencontrés pour la première fois (à l’adolescence), ne connaissant que l’eau provenant d’un robinet ou en bouteille. En l’occurrence, celle que m’a fournie Emma est vide depuis belle lurette. Je revois son air coupable lorsqu’elle m’a avoué : « Désolée, je garde les plus grandes, tu comprends… » et lui adresse en pensée : « Pas grave, tu vois, je me débrouille toujours. »

Malheureusement, l’eau y est croupissante et je n'ose pas la boire ; je m’asperge cependant le visage avec ce liquide douteux et je poursuis péniblement ma route jusqu’au hameau suivant. La soif est devenue difficilement supportable.

Cette fois-ci, j’arrive devant une maison dont la façade aux tons de terre cuite semble assez récente : cela me rassure. Je chausse alors mes escarpins et je me manifeste.

Une femme d’une cinquantaine d’années m’ouvre. Elle est déjà coiffée et je me fais la réflexion qu’elle doit avoir un bon coiffeur, mais avant toute chose, je lui réclame un verre d’eau plutôt que l’adresse de cet artiste !

— Attendez, j'enfile une veste.

Les balmes lyonnaises : entre Histoire, mystères urbains et nature

Qu'est-ce qu'une balme ?

--> Un toponyme spécifique, tantôt mot commun, tantôt nom propre, peu usité, mais notamment en région lyonnaise et tout particulièrement niché sous la colline de la Croix-Rousse, où se déroule mon roman Dernière ambition. J’aime ce mot simple et pointu. Ce substantif féminin désigne une cavité naturelle, mais aussi une légère élévation de terrain. Au pied de la célèbre colline, ce passage indispensable, mais peu connu, se situe entre le plateau de la Croix-Rousse et la Saône. Issu du gaulois "balma"– c’est dire qu’il vient de loin –, il référait à l'origine à une grotte ou un abri sous un escarpement rocheux.

Montée de Serin ou Montée des Esses à la Croix-Rousse

Montée Hoche

Ici, les Balmes sont traversées d'une rue en lacets et d'un escalier appelé Montée Hoche. Elles relient le quartier de Serin, le long de la Saône, à la partie ouest du Boulevard de la Croix-Rousse. La Montée de Serin ou Montée des Esses évoque le serin, ce petit oiseau chanteur au gazouillis particulier, dont l'appellation latine serinus fait référence au canari. Cette voie a bénéficié d'un impôt spécial en 1788 pour la rendre praticable, mais il fallut attendre 1840 pour que les travaux aboutissent à son tracé actuel. Elle est longé par un escalier aux fines marches, célèbre du fait du passage de Napoléon... et plus récemment de l'Urban Trail !

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