Extrait - Dernière ambition


L'envers du décor : 

Nous sommes dans les années 90. Sans crier gare, un nouveau moyen de communication, connexion de réseaux, s'immisce d'abord discrètement au sein de la vie publique, pour une élite. 

Ici, notre ambitieux s'imagine pouvoir capter le potentiel de cet outil pour ses besoins propres.

Quels espoirs immenses ont pu germer dans l'esprit de ces démiurges qui auraient compris avant les autres la portée d'Internet ?


extrait :

    Une lumière bleue émanait des couloirs. André Riviere s'était à peine aperçu que les bureaux s'étaient vidés et n’entendait pas la pluie cliqueter dans la nuit glaciale. Il faisait défiler des profils d’internautes afin de les analyser et de sélectionner ceux qui servaient les intérêts de son site. Happé par les informations qui lui arrivaient, il s’évertuait à répondre à ses adhérents les plus sélects. Plus rien d'autre n'existait que ces fragments de désirs et de talents. Le sexagénaire tapait avec frénésie dans l’encart spécial créé par John, l’architecte de son réseau.

    Deux ans auparavant, cet informaticien américain avait réussi l’exploit d’envoyer un message commercial à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Accusé d'avoir  « détourné » l’Internet à son propre profit, il avait perdu son compte de messagerie. Son action avait défrayé la chronique ; Riviere l’avait engagé. À cette époque, ses collègues français ne connaissaient même pas l'existence de réseaux sociaux.

      Le réseau de Riviere avait connu un succès rapide. Le secret dont il l'entourait y était peut-être pour quelque chose. Ou bien le mot d'ordre qui figurait en première page :

    « Pour que notre génération soit respectée, conjuguons nos efforts.

     Le monde se portera mieux s'il écoute ses seniors ! »

 

     Depuis une décennie, les seniors se laissaient gagner par l'engouement de cette technologie. Du moins ceux pour qui c'était matériellement possible, c’est-à-dire ceux qui étaient encore suffisamment actifs et puissants pour garder un pied dans le monde du travail, condition nécessaire pour pouvoir accéder aux liaisons internet. Ce qui permettait à Riviere de ne pas s'encombrer des indigents.


Mohammad, ma mère et moi, Benoît Cohen


C'est un double récit d'une cruelle actualité, même si l'auteur s'attache à remonter le temps pour retracer le parcours de Mohammad et le sien en parallèle. Ce dernier est presque devenu un membre à part entière de sa famille depuis que sa mère l'a recueilli. Cependant, il est d'abord question de Trump et de l'installation d'un migrant afghan en France. 
Si Trump suscite en France une exaspération assez consensuelle, il n'est pas si évident pour des Français de savoir comment traiter les migrants, et en particulier ceux d'Afghanistan. En premier lieu, l'auteur doute que la venue de Mohammad soit une bonne chose pour sa mère, elle qui vit seule dans une grande demeure parisienne. Elle-même applique les précautions d'usage avant de se lancer dans cette aventure. Et une fois que l'acceptation totale et entière est acquise du côté de la mère et de son fils, alors celle de notre jeune migrant met du temps à se construire. L'évidence n'est pas immédiatement établie et c'est ici que commence réellement l'aventure. D'autant plus que, pour le narrateur, jeune cinéaste new-yorkais, c'est l'occasion d'écrire une histoire comme pour la création d'un film. Il s'agit de recueillir le récit de Mohammad le plus justement possible, mais aussi d'en saisir le drame et les possibilités de résolution.

Un coup de maître, ce questionnement.
A priori, je ne suis pas adepte des biographies, mais l'auteur sait nous parler des autres, du monde qui nous entoure en s'attachant à démêler ses sentiments à propos de cette affaire familiale.

Une femme qui s'y connaît en voiture : une utopie ?

les femmes et les voitures

Dans Tous les matins, elle boitait, le fait que Jeanne puisse participer au choix de la voiture du foyer aux débuts de l'automobile, alors que Théo, son mari, a débuté sa carrière Quai de Javel chez Citroën lui confère un certain charme – apprécié d'ailleurs par Théo ! Dans quelle mesure est-ce crédible, une femme qui s'invite dans ce milieu dominé par les hommes ?

Peu de femmes dans le monde de l'automobile

Le droit de conduire avant celui de voter 

Alors que le droit de vote n'a été autorisé qu'en 1944 pour les femmes, la première femme à passer le Certificat de capacité rendu obligatoire en 1893 pour conduire dans le périmètre parisien (originellement prévu pour les hommes) l'a obtenu quatre après sa création. A cette époque, le fait de conduire est plutôt l'apanage de femme issues de familles aisées.

Une proportion féminine restée minoritaire dans ce secteur économique

De tout temps, et encore aujourd'hui, les femmes sont peu présentes dans ce secteur. En dehors des postes de secrétariat ou administratifs, elles sont en net sous-effectifs, comme le montre cette étude de L'argus (2021), même si de plus en plus de jeunes filles se forment à ces métiers. Leur choix privilégié est alors la voie commerciale. Pour moi, s'engager dans cette voie est incontestablement, pour une femme, une façon de se démarquer.

Extrait - Tous les matins, elle boitait

 Dans cet extrait, nous découvrons que Jeanne a toujours, en 1968, un faible pour les automobiles. (Elle est alors âgée d'une soixantaine d'années). Cette particularité, sur lequel le couple s'est construit d'ailleurs, permet de parler du sujet dans la cuisine.


Extrait :

Un soir, Théo soumit, mine de rien, l’idée de nous séparer de la voiture, alors que nous étions à table avec une Lucie taciturne. Adepte de la voie consensuelle, il rompait ainsi le silence qui pesait sur nos dîners. Sa ruse fonctionna : Lucie souligna que, effectivement, la voiture était un gadget. Admirative, elle conclut que si nous parvenions à cet effort, ce serait un joli point marqué contre la société de consommation !

Bien que reconnaissante de l’effort de mon mari à ranimer la vitalité de notre protégée, je jugeai qu’il était dangereux de pousser si loin :

— Notre 2CV nous sera bien utile pour nous rendre dans les Alpes, rétorquai-je, critique. Nous y réfléchirons plus tard.

Je n’étais pas prête à souscrire à ce sacrifice, estimant qu’il apporterait des désordres majeurs dans notre vie. Même lorsque Théo émit la possibilité d’acheter un appartement plus grand en retour, je soupirai : il ne cesserait donc jamais de tirer des plans sur la comète. Je lui fis remarquer qu’à une époque, il ne jurait que par l’industrie automobile, qui nous avait fait vivre pendant de longues années, d’ailleurs ! Lucie dut sentir qu’il ne fallait pas insister. Elle s’éloigna.

Le drone : un outil prodigieux

le drone, performant et romanesque

Comment le drone est devenu un thème de mon roman Ciao Bella, La vie l'emportera ? Difficile à dire. Probablement est-ce lié à ma curiosité pour la technologie et ses avancées.

Les nouvelles technologies : sujet d'émerveillement

. Les yeux au ciel

Le fait que l'on invente encore et toujours montre notre capacité à aller de l'avant. Ici, plus précisément, ce livre est né d'une discussion avec un collègue ingénieur informaticien sur la délicatesse du glissement des planeurs dans les airs.


. La beauté du métier d'ingénieur

De façon générale, je dois avouer que je suis admirative de tous les ingénieurs, sans qui les sciences resteraient lettres mortes. Et finalement, c'est de cette admiration-là qu'est apparu le personnage de Benjamin, puis mon intérêt pour le drone.

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