Alice vient au secours de paysans embourbés dans leur causse. Certains survivent difficilement sans se douter qu'ils peuvent encore éveiller un quelconque intérêt. Joseph est l'un de ceux-là ; il en arrive à des extrémités morbides qui donnent la mesure de son isolement.
À des milliers de kilomètres de là, de jeunes Africains sont tellement sûrs d'eux qu'ils dilapident le fruit de leur escroquerie en comptant sur la chance pour faire durer leur félicité. Armand est celui qui pousse le cynisme le plus loin.
Cependant, la barbarie meurtrière prend racine non pas dans ces pauvretés destructrices, mais dans la zone d'ombre, la petitesse, l'espoir fou d'un être ordinaire qui se laisse humilier sans se battre.
L'auteur se montre particulièrement inventif pour imaginer comment ces personnages parviennent à étancher leur soif de contact humain. Il crée une histoire singulière, rocambolesque qui lie des misères insoutenables... même si le plaisir y surgit de façon inattendue, alors même que l'on pourrait penser que tout est fini.