Martin Eden, Jack London

Il y a eu un moment où j'ai cru que l'auteur lâchait la tension. Mais ce n'était que pour reprendre son souffle. 

Martin, le manœuvre des mers, épris de littérature et de Ruth, ne cesse de combattre pour l'une d'entre elles. Pour cela, il doit affronter la pauvreté, le mépris, et surtout le fait de ne pas pouvoir venir en aide à celles qu'il aime : ses sœurs et Ruth. Sa ténacité est mise à rude épreuve. De son côté, Ruth, pourtant mise sur un piédestal par son soupirant, fait bien pale figure. 

Jack London remet les choses à leur place : la vanité de se forger une situation et l'aveuglement des prescripteurs littéraires, à savoir les journaux et les maisons d'édition. Le talent est une solitude et quand enfin il accède à la gloire, il sonne faux car il n'est reconnu que parce qu'il procure des sensations à une société incapable d'y gouter.

Martin nous entraîne dans une tragédie qu'il assume pleinement. C'est un homme droit qui refuse tout compromis. On ne peut qu'être émerveillé par son parcours d'un courage exemplaire et qui révèle les failles de systèmes défaillants.

Une œuvre magistrale. 

L'île des égarés, J.-F. Léger

Jonathan s'attaque avec détermination aux menus larcins commis par un voleur sans envergure. C'est la seule affaire qu'il a à traiter depuis son arrivée sur une île dont il prend le commandement du service local de police.
Ianus, le maire, attend avec condescendance et impatience des résultats ! Heureusement, son portrait s'adoucit au fil des souvenirs d'un amour passé...
Un personnage fragile se dessine peu à peu : le voleur se dévoile. Mais est-il vraiment coupable ? Ne serait-il pas plutôt victime ?

L'auteur nous plonge dans une atmosphère étrange : nous sommes immergés dans d'obscures histoires remontant au temps où l'île a accueilli des réfugiés de guerre, et revigorés par les déchaînements d'un climat océanique.
De nombreux rebondissements secouent cette île d'apparence tranquille. L'auteur déborde d'imagination. On pourrait s'attendre à des développements plus fournis sur les retournements de situations. Mais chaque personnage trouve sa place dans le dernier acte de ce roman mené tambour battant.
Une belle découverte.

1,2,3... Noël, Mido

Le père Noël est le dernier espoir ou le but ultime de ces enfants désemparés ou aventureux. 

L'auteure a une écriture alerte, imaginative, dans la forme aussi : quelques comptines glissées ça et là offrent des intermèdes pétillants. Mais ses contes sont aussi empreints d'humanité.
Milly nous transporte dans son quotidien où il est urgent de venir en aide à son frère, qui s'enfonce dans une tristesse alarmante.
Arthur s'engage dans un chemin magique à la lisière de l'enfance, qui a pour moi des allures de contrées de fantasy. 
Et Bana exprime la misère du monde. 

Les deux premières histoires m'ont plu, diverti ; la troisième m'a émue. 
Des contes enchanteurs pour enfants qui deviennent grands à lire à toute époque de l'année...


La salle de bal, Anna Hope

Charles est un médecin attentionné : il joue de la musique à ses patients de l'asile. Malheureusement, il a besoin de se rassurer et il doit se sentir supérieur aux patients qu'il traite à coup de grandes théories. 

John, un des « aliénés », le déstabilise. Les travaux à l'extérieur, bien que pénibles semblent lui être bénéfiques. En réalité, c'est surtout les sentiments nés de sa rencontre avec Ella qui l'amène à se dépasser, et l'amitié d'un autre interné, Dan. 
L'auteure décrit une palette de sévices, plus ou moins conscients, toujours dégradants, qui s'abattent sur des malades mentaux, mais aussi des êtres humains qui ont simplement extériorisé une détresse, une colère ou qui ont eu à un moment donné le besoin de se mettre à l'écart de la société. Cependant, elle permet aussi à une belle histoire d'amour d'éclore au sein même de ce monde brutes.

Karl et Nina, Lisa Giraud taylor


Nina force le respect par son courage : c'est pendant les bombardements de la seconde guerre mondiale qu'elle sauve Hannah et Jean, puis au terme d'un voyage risqué : Guerhardt. Elle ose aussi vivre son amour avec Karl, officier allemand, alors qu'elle aurait pu se contenter d'un mariage confortable avec Vincent.

J'ai été un peu désarçonnée par la cohabitation d'un narrateur omniscient avec Hannah, fillette devenant femme, qui transmet l'admiration qu'elle éprouve pour Nina. Puis, prise par le récit, je me suis laissée embarquer dans cette histoire familiale, qui se compose peu à peu, envers et contre tout, malgré la violence ambiante.
Après nous avoir décrit les conséquences de la guerre dans un village périgourdin où Nina vit avec son frère et son père, l'auteure nous transporte dans d'autres lieux au gré des pérégrinations de son héroïne. Mais toujours, l'auteure nous plonge dans des situations aventureuses qui révèlent l'humanité de ses personnages. Elle distille des références historiques enrichissantes, tout en plongeant dans des situations complexes qui nous permettent de découvrir des enjeux peu explorés de cette période.

À découvrir sans modération !

Pharaon 1923, Jean Ducreux

Des nonnes restituent jusqu'au moindre détail, et notamment avec toutes ses digressions, le récit de Keller, un Alsacien désargenté. Un professeur décédé lui a laissé une étrange injonction post mortem, à lui et à ses trois amis étudiants égyptologues, celle de retrouver un mystérieux vase. Avec la fougue de la jeunesse, trois d'entre eux s'embarquent pour l'Egypte, avec Rose, la fiancée de Charles et son chaperon. Nous plongeons dans l'univers du début du XXe alors que l'Égypte est encore sous la domination britannique : l'auteur nous immerge dans une époque.
Avec une verve incomparable, le narrateur nous relate les tribulations d'abord bon enfant de ces jeunes gens, puis nous entraînent dans une spirale cauchemardesque. Du fond de leurs tombes pyramidales, les pharaons n'en ont pas fini de nous effrayer avec leur traditions qui règlent sans états d'âmes les détails macabres de leur passage à la mort.
L'auteur réussit le pari de nous divertir tout en nous faisant bénéficier de ses talents et connaissances tant littéraires qu'historiques.

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La perle et la coquille, Nadia Hashimi


L'adolescence de Rahima est en train de tourner au cauchemar : après avoir eu la chance de prendre le rôle d'un garçon pour venir en aide à sa famille, il lui faut reprendre sa place, et elle vit dans un Afghanistan enclavé dans une tradition d'oppression des femmes depuis le début du XXième. Il lui faut trouver une échappatoire et prendre en main sa vie autant que faire se peut. Sa tante, célibataire donc plus libre, lui vint en aide en lui contant par bribes les étapes de la vie de la grand-mère, Shekiba, terrible tragédie, néanmoins histoire aussi d'une femme qui se bat.

C'est un roman qui prend aux tripes car il réfère aux quotidiens de maternités et de vies maritales, bafouées malheureusement. L'auteure plonge dans les contradictions d'un pays peu respectueux de ses femmes, mais elle met aussi en lumière les résiliences et les raisons d'espérer.

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