La quatrième feuille, Christophe Royer

Loin de ma zone de confort, j'ai peiné sur la première partie, ayant des difficultés à soutenir mon attention devant l'intolérable. Trop sensible, je ne lis pas de thrillers d'ordinaire. Cependant, j'ai tout de suite voulu en savoir plus sur l'engrenage de la jalousie qui vient attiser les ressentiments au sein d'un groupe d'amies, dont les relations exclusives ont tissé la toile d'une tragédie. S'ajoute un esprit déséquilibré et le drame n'est plus très loin.

J'ai retrouvé pied dans la deuxième partie où Julien, l'inspecteur qui a suivi l'affaire depuis le début, prend de l'épaisseur. Et le fait que le passé ait été mis en miroir de l'agression qui nous préoccupe permet d'avancer des hypothèses et de trouver des mobiles possibles.
Peu à peu, d'autres éléments, notamment familiaux et de couple viennent compléter le puzzle - la construction est bien pensée.
Je ne m'attendais pas à la fin et pour moi elle a bouclé l'histoire d'une belle façon. Finalement, moi qui recherche plus l'aspect humain dans un roman, je m'y suis retrouvée.
Et je comprends pourquoi les amateurs du genre plébiscitent ce roman.

Quand l'amour s'en mail, Tamara Balliana


L'histoire commence avec légèreté : un quiproquo, des bandes d'ami.e.s, des relations avec des parents plus ou moins présents. 

Le retournement m'a d'abord désorientée. Mais finalement, cela m'a permis de mieux comprendre le désarroi des personnages. Nous découvrons les drames qui ont changé le cours de leurs existences, mais l'auteure nous faire entrevoir des cheminements encore possibles. Et je me suis laissée porter par leurs doutes, leurs sentiments, leurs emportements. 
Un roman qui apporte  à la fois détente et prises de conscience. Le juste équilibre.

Filles de la mer, Mary Lynn Bracht

 


Ce livre, j'ai commencé par le lire les yeux fermés, en sautant des passages : trop dur pour moi, le calvaire de ces femmes. Seul restait la beauté des gestes des haenyos, des plongeuses capables de nourrir leur famille de leur pêche, métier transmis de génération en génération, qui devient un fil conducteur du roman. 
Ensuite, j'ai apprécié l'alternance des sœurs qui se rejoignent dans leur douleurs. Sacrée histoire. Je ne connaissais pas la cruauté des militaires japonais. Et je comprends mieux l'histoire de la Corée maintenant.

Dur et prenant.
Glaçant quand on découvre la barbarie de ces hommes dont on a du mal à comprendre ce qui les anime.
Une belle histoire de sororité aussi.

7 jours pour tout se dire, Florence Clerfeuille

 

Fred doit mourir dans une semaine. Mais elle tient encore suffisamment debout pour aider ses proches, après avoir fui pendant quelques jours hors du temps pour digérer la nouvelle.

Le style est léger, mais l'histoire comporte quelques balises qui la maintiennent dans le domaine du crédible. Et elle permet d'aborder de nombreuses questions que l'on n'ose pas forcément se poser : comment annoncer,  puis vivre une maladie incurable ?
La construction est impeccable. On a envie d'avancer. La fin boucle bien le récit sans être aussi inattendu que le thème traité dans le livre. Chaque personnage y trouve sa place.
Une lecture agréable et marquante. Qui se trouve au cœur des relations de tout un chacun avec ses proches...

La patience des traces, Jeanne Benameur


 De Simon, nous ne savons presque rien. Une vie de psychanalyste, comment la résumer ? Un entourage maigre. Des amis disparus. Une Mathilde qui pourrait devenir proche. C'est tout de même un ami qui l'aide à partir. Loin. Le Japon. Là, il lâche prise. L'endroit s'y prête et ses hôtes deviennent intimes instantanément.

De cette histoire de rien, l'auteure titre une introspection douce et poétique, mélancolique aussi un peu. Un voyage lent et délectable.

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