Le livre perdu d'une pirate de l'Edelweiss, Brianna Labuskes



Ici est mis en valeur à la fois le pouvoir constituant des livres et le courage de deux sœurs, l'une d'entre elles, Cristina, s'étant pourtant compromis au contact des nazis. Emmy est venue depuis les USA pour s'engager dans un corps de l'armée afin de s'occuper des livres usurpés pendant la guerre. Intriguée par une annotation, elle escamote un ouvrage pour lui donner plus de chance de parvenir à son propriétaire originel. Malgré sa désobéissance aux règles, elle est soutenue par son supérieur qui l'aide même dans sa quête. 
En parallèle, nous découvrons l'histoire d'Annelise aux débuts de la guerre qui s'enfonce dans la clandestinité pour échapper aux Jeunesses hitlériennes et lutter contre les nazis, et de sa sœur, plus ambiguë, mais tout aussi touchante. Bien que foncièrement divergentes dans leur façon d'appréhender le danger, elles nous livrent ici l'histoire d'une sororité poignante. Tour à tour ennemies et liées pour la vie, elles font leur chemin. 
Qu'il est terrible de penser à toutes ces jeunesses laminées par un pouvoir totalitaire !  
Quelques longueurs, une histoire au premier plan qui s'efface devant les drames de l'Histoire. Et surtout la construction douloureuse, destructrice parfois, de cette relation profonde de sœurs partagées entre leurs convictions profondes et leurs combats, et leur fidélité l'une envers l'autre. 

Llaria ou la conquête de la désobéissance, Gabriella Zalapi

 


Llaria est une enfant qui aurait dû poursuivre une vie d'écolière. Au lieu de cela, elle s'accommode d'un road trip improvisé, errance souvent douloureuse qui prend des airs de vacances interminables. En réalité, elle est prise en otage par son père, qui veut faire payer à sa femme une rupture inconcevable pour lui. Ce faisant, il prive la fillette de tout contact avec sa mère et la sort brutalement d'une enfance ordinaire.

Malgré les contradictions et les manquements de son père, Llaria relève cependant la beauté de son geste : il ne veut pas obéir à la bienséance en souvenir de son amour passé. En rendant les armes pour éviter un combat perdu d'avance, il se soumettrait à l'idée que l'amour qui tient toute sa vie doit être oublié, enfoui dans son coeur malade rien qu'à l'idée de tourner la page. Pour rien au monde, il ne se soumettra à cette rupture inique. Même pas pour sa fille...

Ce récit court m'a captivée. La candeur de Llaria, mêlée à la tragédie vécue par son père, rend cette virée possible. L'apprentissage est rude, mais ce qu'ils vivent, chacun de son côté finalement, leur permette de grandir ou au moins d'affronter la vie, à leurs façons.


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