Le déjeuner de Sousceyrac, Pierre Benoit


Ce livre m'a été conseillé pour la qualité de ses dialogues. Il est vrai que Philippe et son ami et collègue Jean conversent en usant d'une langue châtiée, ronde et précise. Ces  collègues, parisiens de longue date, issus de l'administration, rentrent de vacances passées ensemble. Une panne de voiture ouvre une  opportunité pour Philippe : celle de revoir son village d'enfance où il croit que sa tante a fini ses jours dans une grande pauvreté, sans que les siens ne s'en préoccupent.
Jean poursuivra seul finalement, car Jean apprend apprend que sa tante Ernestine s'est finalement enrichie outrageusement avant de mourir. L'intrigue se construit autour d'un testament, du notaire de campagne et de la supercherie de Philippe qui, pour enquêter, se fait passer pour un artiste, grâce à son talent en peinture. Pour moi, l'auteur se complaît dans un récit riche en détails et reflet d'une époque. Les personnages féminins sont peu valorisés : l'hôtelière qui les accueille est assez insipide, Ernestine – dont on ne connaît quasiment que la bénéfique relation avec un marchand de bois – passe du statut d'indigente isolée à femme d'affaires hautaine, chanceuse, mais toujours seule ; Armande – pour laquelle Philippe a éprouvé un coup de foudre – n'a que peu de scrupules quand elle découvre le pot aux roses. 
Finalement, l'auteur nous offre une histoire de terroir intimiste, un peu alambiquée, où l'argent est le mobile qui anime les passions. Et l'ombre qui plane sur ce village retiré nous fait découvrir les arcanes peu reluisantes d'une succession douteuse.

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