Ce livre m'a été conseillé pour la qualité de ses dialogues. Il est vrai que Philippe et son ami et collègue Jean conversent en usant d'une langue châtiée, ronde et précise. Ces collègues, parisiens de longue date, issus de l'administration, rentrent de vacances passées ensemble. Une panne de voiture ouvre une opportunité pour Philippe : celle de revoir son village d'enfance où il croit que sa tante a fini ses jours dans une grande pauvreté, sans que les siens ne s'en préoccupent.
Jean poursuivra seul finalement, car Jean apprend apprend que sa tante
Ernestine s'est finalement enrichie outrageusement avant de mourir. L'intrigue se construit
autour d'un testament, du notaire de campagne et de la supercherie de
Philippe qui, pour enquêter, se fait passer pour un artiste, grâce à son talent en peinture.
Pour moi, l'auteur se complaît dans un récit riche en détails et reflet d'une
époque. Les personnages féminins sont peu valorisés : l'hôtelière qui les
accueille est assez insipide, Ernestine – dont on ne connaît quasiment que la
bénéfique relation avec un marchand de bois – passe du statut d'indigente
isolée à femme d'affaires hautaine, chanceuse, mais toujours seule ; Armande –
pour laquelle Philippe a éprouvé un coup de foudre – n'a que peu de scrupules
quand elle découvre le pot aux roses.
Finalement, l'auteur nous offre une histoire de terroir intimiste, un peu alambiquée, où
l'argent est le mobile qui anime les passions. Et l'ombre qui plane sur ce
village retiré nous fait découvrir les arcanes peu reluisantes d'une
succession douteuse.
