Une femme qui s'y connaît en voiture : une utopie ?

les femmes et les voitures

Dans Tous les matins, elle boitait, le fait que Jeanne puisse participer au choix de la voiture du foyer aux débuts de l'automobile, alors que Théo, son mari, a débuté sa carrière Quai de Javel chez Citroën lui confère un certain charme – apprécié d'ailleurs par Théo ! Dans quelle mesure est-ce crédible, une femme qui s'invite dans ce milieu dominé par les hommes ?

Peu de femmes dans le monde de l'automobile

Le droit de conduire avant celui de voter 

Alors que le droit de vote n'a été autorisé qu'en 1944 pour les femmes, la première femme à passer le Certificat de capacité rendu obligatoire en 1893 pour conduire dans le périmètre parisien (originellement prévu pour les hommes) l'a obtenu quatre après sa création. A cette époque, le fait de conduire est plutôt l'apanage de femme issues de familles aisées.

Une proportion féminine restée minoritaire dans ce secteur économique

De tout temps, et encore aujourd'hui, les femmes sont peu présentes dans ce secteur. En dehors des postes de secrétariat ou administratifs, elles sont en net sous-effectifs, comme le montre cette étude de L'argus (2021), même si de plus en plus de jeunes filles se forment à ces métiers. Leur choix privilégié est alors la voie commerciale. Pour moi, s'engager dans cette voie est incontestablement, pour une femme, une façon de se démarquer.

Extrait - Tous les matins, elle boitait

 Dans cet extrait, nous découvrons que Jeanne a toujours, en 1968, un faible pour les automobiles. (Elle est alors âgée d'une soixantaine d'années). Cette particularité, sur lequel le couple s'est construit d'ailleurs, permet de parler du sujet dans la cuisine.


Extrait :

Un soir, Théo soumit, mine de rien, l’idée de nous séparer de la voiture, alors que nous étions à table avec une Lucie taciturne. Adepte de la voie consensuelle, il rompait ainsi le silence qui pesait sur nos dîners. Sa ruse fonctionna : Lucie souligna que, effectivement, la voiture était un gadget. Admirative, elle conclut que si nous parvenions à cet effort, ce serait un joli point marqué contre la société de consommation !

Bien que reconnaissante de l’effort de mon mari à ranimer la vitalité de notre protégée, je jugeai qu’il était dangereux de pousser si loin :

— Notre 2CV nous sera bien utile pour nous rendre dans les Alpes, rétorquai-je, critique. Nous y réfléchirons plus tard.

Je n’étais pas prête à souscrire à ce sacrifice, estimant qu’il apporterait des désordres majeurs dans notre vie. Même lorsque Théo émit la possibilité d’acheter un appartement plus grand en retour, je soupirai : il ne cesserait donc jamais de tirer des plans sur la comète. Je lui fis remarquer qu’à une époque, il ne jurait que par l’industrie automobile, qui nous avait fait vivre pendant de longues années, d’ailleurs ! Lucie dut sentir qu’il ne fallait pas insister. Elle s’éloigna.

Le drone : un outil prodigieux

le drone, performant et romanesque

Comment le drone est devenu un thème de mon roman Ciao Bella, La vie l'emportera ? Difficile à dire. Probablement est-ce lié à ma curiosité pour la technologie et ses avancées.

Les nouvelles technologies : sujet d'émerveillement

. Les yeux au ciel

Le fait que l'on invente encore et toujours montre notre capacité à aller de l'avant. Ici, plus précisément, ce livre est né d'une discussion avec un collègue ingénieur informaticien sur la délicatesse du glissement des planeurs dans les airs.


. La beauté du métier d'ingénieur

De façon générale, je dois avouer que je suis admirative de tous les ingénieurs, sans qui les sciences resteraient lettres mortes. Et finalement, c'est de cette admiration-là qu'est apparu le personnage de Benjamin, puis mon intérêt pour le drone.

La toute petite Reine, Agnès Ledig

La toute petite reine, Agnès Ledig

La toute petite reine
 Un mois après, je n'ai pas tout retenu de ma lecture. Non pas que l'histoire de cette rencontre ne m'a pas touchée (au contraire) mais plutôt parce que l'intérêt de ce livre réside ailleurs.

Finalement, l'émotion ressentie en découvrant ces drames provient je crois de la façon particulière qu'a l'écrivaine de prêter attention à ce qui se joue vraiment. Et ceci à travers les détails. Par exemple, nous avançons aussi avec le regard amoureux du psychiatre de Capucine et les difficultés de la femme de ce dernier à surmonter les bouffées de chaleur de la ménopause. Ou alors nous découvrons des talents cachés depuis l'enfance qui pourraient bien ouvrir des portes insoupçonnés.

Une belle lecture !

Comment est-ce que je conçois la trame de mon récit en tant qu'auteure ?

Trames de romans, rebondissements

Avancées à la mesure d'un héros de l'ordinaire

Il m'arrive d'être agacée par ceux qui ne jurent que par le fameux plot twist (emprunté d'ailleurs au cinéma) au risque d'en oublier ce que vivent leurs personnages. 

Aléas

Mes personnages affrontent certes des imprévus qui vont les détourner de la voie dans laquelle ils sont engagés, mais il ne s'agit pas d'un apprentissage qui va les métamorphoser. Certes, ces événements vont façonner leurs histoires en opérant des virages. Et ces accidents de parcours suscitent des situations énigmatiques, mais ils n'emportent pas les lecteurs dans des labyrinthes d'une complexité extrême. 

Rétablissements

À vrai dire, je conçois ces rebondissements comme des leviers plutôt que des retournements, leviers qui font cependant grandir mes héros. Globalement : j'ai envie de conserver une forme d'optimisme, quoi qu'il advienne, en mettant des obstacles de taille sur le parcours de mes héros (pour stimuler tout même l'imagination), tout en tenant à ce qu'ils restent des héros de l'ordinaire.

crédits photos : @Kiri Karma

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